Avec la menthe de Germaine, traverser les frontières

Mission proposée

Dans le sillage des combats de Germaine Tillion qui défendit les Sans-Papiers et dénonça l’extrême droite, C.A.M.P à la Maison Germaine Tillion désire, en 2026, prolonger l’art de résister (2025) en art de traverser les frontières. Dans un contexte guerrier et inhumanitaire inouï, la Maison Germaine Tillion accueillera des artistes et des chercheur·ses engagées pour défendre la paix, la liberté de circulation et la diversité, et pour entretenir celles-ci avec leurs travaux, des ateliers et des rencontres.
En complément des invitations que nous avons adressées, nous ouvrons cet appel à résidence-mission sur un objet de travail a priori léger : la menthe. Car, à notre arrivée à la Maison Germaine Tillion, nous avons d’abord senti les exhalaisons sucrées de la menthe nanah qui avait prospéré dans le potager. Nous avons rêvé qu’elle ait été rapportée d’Algérie par Germaine Tillion elle-même ou ses ami·es. Avec elle, il y avait deux frontières — géographique et temporelle — qui étaient dépassées.
Alors, la menthe nous est apparue comme un symbole. En sirop, en mojito, en thé, elle traverse les frontières des âges et des générations, populaire et métamorphique comme peu d’autres plantes. Vivace rustique s’hybridant volontiers, la menthe est ananas, pamplemousse, chocolat, crispula, pouliot, calixte, marocaine, suisse, chinoise...
Ainsi, cet appel est ouvert à un·e artiste désirant travailler la menthe comme objet d’étude pour mettre en œuvre un art de traverser les frontières : faire se rencontrer des personnes qui ne se seraient pas rencontrées, penser au-delà des binarités, inviter à la circulation et organiser l’hospitalité de ce qui fuit, erre, sinue pour continuer d’exister dans son intégrité.
Les équipements de la Maison Germaine Tillion (notamment le potager et la serre) ainsi que le territoire d’action devront être mis à profit par l’artiste. L’un des résultats demandés est d’aboutir à un jeu artistique destiné à un ou plusieurs des publics (actuels ou futurs) de la Maison Germaine Tillion.

Nature de la résidence

La Maison Germaine Tillion accueille en résidence des artistes dont la phase de travail, le processus et la discipline sont adaptés aux espaces de la maison, au site et au territoire ainsi qu’aux missions fixées par la direction artistique et culturelle du lieu. À titre d’exemple, en 2024/2025, la Maison a accueilli des artistes investissant les pratiques suivantes : arts appliqués et design social, arts plastiques, danse, écriture, théâtre, photographie, composition électro-acoustique...

Phase du projet

Recherche, écriture ou création en cas de projet low-tech, in situ et/ou participatif

Disciplines

Toutes disciplines artistiques

Durée

2 à 3 mois, entre fin septembre 2026 et fin décembre 2026

Moyens logistiques

La ou le résident·e dispose d’une chambre individuelle, d’une cuisine et d’une salle de bains communes, et d’un espace de travail défini en amont de la venue en résidence.La ou le résident·e a accès de façon autonome au site de la Maison Germaine Tillion situé dans des espaces naturels ouverts au public. Le ou la résident·e doit être autonome pour ses déplacements, le lieu étant isolé, notamment des commerces.

Moyens techniques

La ou le résident·e apporte son propre matériel de travail ou l’acquiert avec le financement associé à la résidence. D’autres moyens peuvent être mis à disposition par la Maison Germaine Tillion ou la Ville de Plouhinec selon les besoins.

Moyens humains

Selon ses besoins, la ou le résident·e peut être accompagné·e avant, pendant et après sa résidence par l’équipe de C.A.M.P. Un accompagnement à la production et à la dramaturgie peut être sollicité auprès de la codirection du lieu.

Moyens financiers

Une enveloppe globale de 5000€ HT est allouée. Elle comprend la rémunération (bourse de résidence), les défraiements, la rémunération des ateliers de médiation et les frais de production. Les repas ne sont pas pris en charge.